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Journal de Josquin l’Européen

Épisode 2 : la préparation de l’enregistrement se poursuit

3 et 4 juillet

Les trois chanteurs de la teneur, qui devront tenir pendant tout le temps de la messe les mêmes notes, ossature de tout l’édifice, et qui ont sans doute la tâche la plus éreintante, sont arrivés. Pièce essentielle et véritable armature de l’harmonie et du contrepoint josquiniens, la teneur est tenue par trois chanteurs amateurs valeureux de l’ensemble AKarena Voces.

Des nouvelles par Vincent Lièvre-Picard, haute-contre

« Après des mois de silence, des semaines de travail solitaire et aride, qu’il est immense le plaisir de faire sonner sa voix au milieu d’une harmonie, de se sentir soutenu par elle, d’en être une part ! Trois mois et dix-huit jours d’arrêt forcé qui prennent fin avec la sublime subtilité de Josquin, dans l’acoustique la plus belle que je connaisse, parmi des collègues qui sont autant d’amis, dans ce cocon rêvé de Lozère : je pense qu’il n’aurait pu être de plus beau retour. » (Mercredi 1er juillet)

« Nous édifions lentement l’édifice josquinien, construisons les accords de bas en haut comme on le ferait d’un mur ; soudain une harmonique résonne dans l’église vide, récompensant les bâtisseurs comme la bulle parfaitement centrée sur le niveau. Juliette ajuste les hauteurs, les couleurs de voyelles, équilibre les voix, sculpte le son comme l’organiste à sa console, un peu plus de tel mais un peu moins de telle autre, là untel doit ressortir puis se refondre rapidement dans l’ensemble pour soutenir tel autre qui a cette jolie ligne - ce travail patient, parfois un peu éreintant, qui fait la noblesse et la grandeur de la polyphonie, où on est au cœur du contrepoint comme ce tailleur de pierre qui ornerait une voussure invisible au pèlerin mais pourtant nécessaire pour que l’arc tienne. Un couple de touristes passe la tête, nous écoute trois minutes lire un fragment du Gloria de L’ami Baudichon, et après que le dernier accord a résonné nous dit que c’est splendide. Nous les remercions pour leur écoute attentive et reprenons, opiniâtres. » (Jeudi 2 juillet)

Mon commentaire (Maurice) : merci, Vincent ! Très belle définition de l’artisanat du contrepoint et rapprochement bienvenu avec le tailleur de pierre et l’architecture (en plein dans le sujet du gothique flamboyant !)

Des nouvelles par la cheffe, Juliette

« Très belle journée hier bien chargée avec toute la Malheur me bat.
Quelle musique, quelle densité... ce qui est fascinant dans cette messe c’est le matériau ultra simple, tant de fois répété, utilisé comme de multiples plaintes en motifs courts de une à trois mesures qui ensuite peuvent être déployées sur une vingtaine de mesures comme un développement intérieur.
C’est vraiment beau. J’avais peur de ne pas réussir à trouver de la clarté dans cet amoncellement de notes mais en fait, en suivant les architectures, en variant les couleurs et en s’attachant à une simplicité de la restitution, on a vraiment trouvé de très belles choses. C’est juste tellement court pour être sûrs d’arriver à les restituer tout de suite...
On a bien travaillé Kyrie, Gloria puis Credo et Agnus... le Sanctus pas facile, le plus dur je crois pour moi fut la construction du Osanna où il faut vraiment trouver comment le penser comme une arche sans que ça ne semble interminable. Et les chanteurs étaient fatigués. Mais toujours beaucoup de bonne humeur, de rires, et de plaisir.
Il ne nous manque plus qu’à travailler en détail tout ce que l’on fait avec la teneur et nous prévoyons d’enregistrer ce soir l’Agnus 1 de la Malheur me bat.
Jean-François est arrivé, il a commencé à s’installer ce matin, tout devrait bien rouler.
Il fait un temps sublime ce matin pour ce début d’enregistrement et la pleine lune sera au rendez-vous ! C’est ma pote donc je m’en réjouis. »

Mon commentaire (Maurice) : merci, Juliette ! Et toujours de belles références avec l’architecture, ce qui est bien naturel pour Josquin. Et la pleine lune pour un début d’enregistrement, bon augure... Jean-François est Jean-François Felter, preneur de son et directeur artistique.

Des nouvelles par Philippe Roche, basse 2 et assistant à la direction

« Hier (ndlr : 3 juillet), nous avons eu le plaisir de voir arriver Jean François notre preneur de son et directeur artistique. Il a l’air fort sympathique.
La journée a été efficace, consacrée à la magnifique messe Malheur me bat (faute d’un peu de temps, le travail de détail sur l’Agnus 2 a dû être laissé pour le matin du 4). L’homogénéité a progressé.
Je me félicite du retour de Vincent dans l’équipe. Il en est un atout majeur par ses qualités tant vocales que musicales (et également humaines) et par son expérience.
Je suis également très heureux de retrouver Marcio qui fait la paire avec Vincent. »

Mon commentaire (Maurice) : merci, Philippe. Philippe est une basse exceptionnelle et d’une grande expérience de polyphoniste. Et Vincent et Marcio (Soarès) deux hautes-contre de haute volée.

Des nouvelles par Vincent Lièvre-Picard, haute-contre

« Grande journée, riche en émotions ! les trois chanteurs de la teneur, qui devront tenir pendant tout le temps de la messe les mêmes notes, ossature de tout l’édifice, et qui ont sans doute la tâche la plus éreintante, sont arrivés et doivent s’incorporer à notre petite tambouille. Ils sont formidables, ils ont tellement envie d’être là et de faire mieux que bien ! nous sommes tous très heureux.
Et, très rapidement, nous voilà devant les micros. La première séance est toujours difficile, en ce qu’elle est déterminante et pour les chanteurs et pour le directeur artistique, en ce qu’elle instaure une relation qui devra, pendant les quatre ou cinq jours que durera l’enregistrement, nécessairement être fructueuse. Nous commençons par la face nord, par une pièce lente et sur un fil, difficile et splendide, qu’il nous importe de rendre la plus magique possible... Nous travaillons trois heures, ça sera quatre minutes d’un disque - beauté du labeur et de la concentration d’une équipe rassemblée. » (Samedi 4 juillet)

Tout est dit, merci Vincent ! La teneur : pièce essentielle et véritable armature de l’harmonie et du contrepoint josquiniens. Elle est tenue par trois chanteurs amateurs valeureux de l’ensemble AKarena Voces : Paul Garnier (ténor, contre ténor), Maïlys Hercod (soprano), Anne-Marie Laurent (alto). Ces trois chanteurs tiennent la teneur dans la moitié de la messe L’ami Baudichon, et dans l’Agnus 1 de la Malheur me bat, apportant une couleur magnifique.

Date de publication : lundi 31 mai 2021


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